Charles
Perrault est né en 1628 et mort en 1703.
Il était contrôleur général des bâtiments du roi lorsqu'il fut mêlé
à la fameuse "querelle des Anciens et des Modernes".
Jusqu'alors, la conception littéraire était dominée, depuis la
Renaissance, par le sentiment de la supériorité des auteurs de
l'Antiquité grec et/ou latine. Il était alors de bon ton de procéder
à une imitation des modèles de la littérature antique.
Charles met au goût du jour le genre littéraire des contes de fées.
et acquiert dans la littérature de son siècle une place de choix.
Son œuvre est de dimension extrêmement réduite car ses "Contes
de ma mère l'Oye" ou "Histoires
et contes du temps passé" , forment un recueil de
seulement huit contes merveilleux et issus du folklore populaire
national.
Face à la tradition littéraire de
l'époque, issue de celle de l'Antiquité, ses publications
constituent un pièce essentielle dans le combat qu'il mène en faveur
des Modernes.
Nourris de l'imaginaire médiéval légendaire, chevaleresque et
courtois, ces contes sont totalement étrangers à la tradition
littéraire de l'Antiquité. Leur publication, leur style est simple,
naïf sans pour autant manquer de finesse. La plume et alerte. Ils
sont écrits en prose.
Ils sont prétendument destinés aux enfants. Cette subversion du
genre, procédé qui est inauguré par Perrault, est repris après lui
aux siècles suivants. Elle répondait à une visée idéologique: la
langue des contes était considérée comme la langue des nourrices, et
donc, métaphoriquement, comme la langue maternelle de la France.
Les contes adaptés littérairement par Perrault n'appartenaient
aucunement, en réalité, à la littérature enfantine, mais à une
littérature orale, mouvante, destinée aux adultes des communautés
villageoises, faits pour être lus le soir, à la veillée. Le passage
des contes à la culture, écrite et savante, implique un processus de
transformation, paradoxalement aussi profond que peu visible à
première vue. Qui sait aujourd'hui que le Petit Chaperon rouge des
versions orales dévorait la chair de sa mère-grand, et s'abreuvait
de son sang? Qui sait que Cendrillon jetait du sel dans la cendre en
faisant croire qu'elle avait des poux afin qu'on la laisse
tranquille?
Les Contes de Perrault sont le résultat d'une censure assez nette de
tous les éléments et des motifs qui, dans la version originale,
pouvaient choquer ou simplement ne pas être compris par un public
mondain.
Mais Perrault ne se contente pas de supprimer ce que les contes
pouvaient avoir de vulgaire; il transforme le récit et l'adapte à la
société de son temps, ajoutant des glaces et des parquets au logis
de Cendrillon, restituant l'action du Petit Poucet à l'époque de la
grande famine de 1693. Parallèlement, il les teinte d'un humour
spirituel, agrémente le récit de plaisanteries parfois piquantes,
destinées à ne pas prendre le merveilleux des contes trop au
sérieux, déclarant par exemple que l'ogresse de la Belle au bois
dormant veut manger la petite Aurore à la sauce Robert, que le
prince et sa belle ne dormirent pas beaucoup après leurs
retrouvailles, ou encore que les bottes du Chat botté n'étaient pas
très commodes pour marcher sur les tuiles des toits.
Nonobstant tout cela, ces contes ont bercés notre enfance, fait la
joie de milliers d'enfants, et la fortune de certains producteurs et
réalisateurs de films (ou dessins animés) bien connus de tout un
chacun:
-
Barbe-Bleue
-
La belle au bois dormant,
-
Cendrillon,
-
Le chat botté,
-
Peau d'Ane,
-
Le petit Poucet,
-
Le petit chaperon rouge, entre
autres