Au printemps 1435, la guerre de Cent Ans fait rage.
Le 9 Mai, à Gerberoy, une unité de l'armée Française, forte
d'environ 1500 hommes, sous le commandement de Jean Poton de
Xaintrailles et Étienne de Vignolles, dit La Hire, tous deux anciens
lieutenants de Jeanne d'Arc, a défait un corps de bataille anglais
d'environ 3000 hommes, sous le commandement de John FitzAlan, comte
d'Arundel.
Durant l'année 1434, le roi de France Charles VII avait repris le
contrôle de plusieurs villes au nord de Paris, dont Soissons,
Compiègne, Senlis et Beauvais. Compte tenu de sa position, Gerberoy
était potentiellement un poste avancé, et après l'avoir abandonnée en
1432, il fut décidé de la reconquérir et de la remettre en état de
défense.
Après une arrivée discrète, de nuit, à Gerberoy, notre unité
entreprit de faire restaurer les anciennes fortifications.
Au même moment, dans la ville-frontière normande de Gournay sur
Epte (aujourd'hui Gournay-en-Bray en Seine-Maritime), à une douzaine
de kilomètres au sud-ouest de Gerberoy, un corps de bataille anglais
sous le commandement de John FitzAlan, comte d'Arundel, avait été
constitué en vue d'une expédition dans le Marquenterre.
Lorsque la nouvelle des travaux engagés par les Français se répandit,
Gerberoy, qui représentait une menace immédiate pour la Normandie,
devint la cible prioritaire.
Arundel sortit de Gournay dans la nuit du 8 au 9 mai 1435 avec ses
troupes et marcha sur Gerberoy dans des conditions très
imprudentes.
Il parvint devant Gerberoy le 9 mai en début de matinée avec un
détachement d'avant-garde qu'il fit retrancher et mettre en
observation dans un creux de terrain nommé par la suite le Val d'Arondel,
en attendant l'arrivée du gros de ses troupes qui suivait avec les
bagages et le matériel lourd.
Les Français, grâce à la position élevée de Gerberoy par rapport à
la campagne environnante, constatèrent rapidement qu'ils avaient
devant eux une faible avant-garde et qu'une colonne ennemie importante
arrivait par la route de Gournay. Sachant qu'ils n'étaient pas en
mesure de soutenir un siège dans l'état où étaient les fortifications,
ils décidèrent de prendre l'initiative et d'attaquer en rase campagne,
prenant les Anglais totalement au dépourvu.